Christian Dior et les impressionnistes

Né en 1905 à Granville, en Normandie, Christian Dior grandit face à l’océan et arpente quotidiennement le jardin dessiné par sa mère. S’offrent à son âme d’enfant des parterres de fleurs, une pergola, une roseraie et des pins maritimes. Ces images de nature constitueront le fondement des inspirations de sa carrière de grand couturier. La Normandie est aussi, à cette époque, l’un des foyers majeurs du courant impressionniste, terre d’accueil de nombreux artistes, qui installent leur chevalet en plein air pour saisir le paysage dans ce qu’il a de plus vivifiant. Comme eux, Christian Dior gardera le goût du travail en extérieur, et non en atelier.

Le créateur ouvre sa maison de couture en 1947 au 30 avenue Montaigne, à Paris. Pierre Cardin en devient le couturier attitré. Ensemble, ils décident de révolutionner la mode de l’après-guerre, marquée par une austérité assumée, promue notamment par Gabrielle Chanel. Mais qu’a donc Christian Dior en tête ? Une fleur, bien sûr. La silhouette de la femme doit rappeler une fleur inversée : poitrine et épaules dénudées pour le bulbe, taille et hanches fortement marquées pour la tige, et jupe longue et évasée, dite « corolle », pour les pétales. Ce qui n’est pas sans rappeler la forme du plus célèbre flacon de parfum de la marque, J’adore.

Les Américains s’extasient devant cette grande nouveauté. Le « new look » est né. Et voici qu’il offre une seconde vie aux grands peintres impressionnistes du début du XXe siècle. En témoigne la Robe du soir courte Miss Dior brodée de mille fleurs créée pour la collection couture printemps-été 1949, largement inspirée d’un tableau de Monet réalisé entre 1914 et 1917, intitulé L’Allée entre les iris.

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A gauche : Claude Monet, L’Allée entre les iris, 1914-1917, huile sur toile, 200 x 180 cm, Metropolitan Museum of Art, New York. A droite : Christian Dior, Robe du soir courte Miss Dior brodée de mille fleurs, collection couture printemps-été 1949, ligne Trompe-l’oeil.

Outre la couleur, l’imprimé et les broderies, Dior rend aussi hommage aux impressionnistes à travers des matières, comme la crinoline présente dans le Déjeuner sur l’herbe de Monet, ou les tulles que portent les fameuses danseuses de Degas.

Après la mort de Christian Dior, en 1957, il faut attendre l’arrivée à la tête de la maison de John Galliano, en 1996, pour assister à un retour aux sources impressionnistes dans les collections. Son successeur, Raf Simons, n’hésite pas à raviver l’esprit des anciennes créations, notamment avec la collection automne-hiver 2012-2013, inspirée des techniques pointillistes de Monet.

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La même année, à Granville, se tenait dans l’ancienne demeure du couturier de légende, devenue un musée consacré à son œuvre et à son histoire, une exposition appelée « Impressions Dior », mettant à l’honneur ces diverses influences colorées et pleines de fraîcheur (pour plus d’infos : http://www.icon-icon.com/fr/impressions-dior-robes-et-sources-dinspiration.html).

Plus récemment, au festival de Cannes 2013, on pouvait encore apercevoir Nicole Kidman parée d’une sublime robe Dior brodée de fleurs, comme Christian Dior les aimait tant.

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Nicole Kidman au festival de Cannes, 2013.

Manon Rondeau

Pour aller plus loin :

https://longlifefashion.net/2014/09/26/dossier-la-mode-et-le-paysage-fashion-landscape/

http://www.thewhisperfactory.com/article.php?id=42&langue=fr

http://www.vanityfair.fr/culture/art/diaporama/impressions-dior-christian-dior-et-les-impressionnistes/194#impressions-dior-christian-dior-et-les-impressionnistes

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